En Europe, le marché des véhicules d’occasion représente environ trois fois la taille du marché des véhicules neufs. Avec un certain nombre de véhicules électriques en vente depuis des années – et plus d’entrées chaque jour – il existe maintenant une bonne sélection de véhicules électriques d’occasion.

Bien que l’achat d’un véhicule électrique d’occasion ne soit pas si différent de l’achat d’un véhicule à carburant, il y a certaines nuances que vous devez connaître, afin que vous fassiez le meilleur choix possible. Les véhicules électriques nécessitent une réflexion assez différente de celle des véhicules à essence ou diesel, mais ils peuvent également avoir une plus-value pour vous, s’ils sont achetés correctement, ils vous serviront bien pour des années à venir.

Comme tout achat, une recherche approfondie au préalable peut vous aider à faire un choix intelligent. Voici un aperçu de huit éléments à prendre en compte lors de l’achat d’un véhicule électrique d’occasion.

 

  1. Renseignez-vous sur l’historique de maintenance

S’il est vrai que les véhicules électriques nécessitent beaucoup moins d’entretien qu’un véhicule à carburant, ce sont toujours des véhicules avec des roues, des pneus, des freins et d’autres éléments qui s’usent et nécessitent une réparation ou un remplacement. Nous suggérons donc toujours de demander au propriétaire précédent ou au concessionnaire tout historique d’entretien qui pourrait être disponible. Plus important encore, assurez-vous que toutes les mises à niveau logicielles ou les rappels ont été effectués, afin que le véhicule électrique d’occasion que vous achetez soit le plus à jour que possible.

Certains véhicules possèdent des système FOTA (firmware-over-the-air-updates) comme les Tesla, NIO, ces véhicules sont constamment tenus à jour par 4G offrant aux conducteurs des résolution de bogues, plus d’autonomie ou des nouvelles fonctionnalités, l’avantage c’est d’avoir d’office le dernier logiciel sans passage couteux chez un concessionnaire. D’autres ont des systèmes SOTA (software-over-the-air-updates) comme la Kia EV6, Hyundai Ionic 5 qui ne garde qu’à jour la navigation, les points de charge publics et l’info divertissement. Au choix préconisez une voiture avec un système qui peut mettre à jour le firmware.

 

  1. Obtenez un rapport détaillé sur l’état de la batterie (SOH)

Une panne de batterie peut être rare, mais cela arrive – et quand cela arrive, cela peut coûter cher (8.000 à 15.000 €). Vous voulez savoir si le véhicule électrique d’occasion que vous envisagez as une batterie en bon état – ou une batterie neuve. Si vous avez accès à un revendeur ou à un technicien certifié par le fabricant, il devrait être en mesure de brancher l’équipement de diagnostic approprié et de fournir un rapport sur l’état de la batterie (SOH = State Of Health). La voiture elle-même peut également être en mesure de vous fournir une autonomie estimée sur une batterie pleine et des rapports sur l’état de la batterie dans l’un de ses menus comme dans la BMW I3 mais cela reste assez rare pour l’instant. Demandez aussi l’info sur le nombre de cycles de recharge effectués depuis sa mise en service.

Lors de l’utilisation la batterie traverse un nombre de cycles de charge. Un cycle de charge correspond à l’utilisation de l’intégralité de la batterie, qu’il s’agisse ou non d’une charge unique. Par exemple, vous pouvez utiliser la moitié de la batterie sur une journée, puis la recharger entièrement. Si vous faites la même chose le lendemain, un seul cycle de charge est compté, et non deux.

Une batterie Lithium se dégrade à une moyenne de 2,3 % par an, ce qui veut dire qu’après 10 ans il reste encore 81,1 % de l’autonomie de départ. Ce chiffre dépend naturellement fortement de l’utilisation de la voiture, les éléments qui jouent le plus sont le nombre de cycles de charge effectues, les conditions de roulage (autoroutes), la décharge (V2G) et recharge (rapide). En fonction du constructeur si la batterie descend sous la barre de 75 à 70 % elle devrait être remplacée. Si on réfère à la moyenne la durée de vie d’une batterie est donc de 13 à 16 ans.

Si la batterie a été remplacée et que le vendeur peut vous fournir une documentation confirmant que le travail a été effectué, c’est un gros plus ! Quelqu’un avant vous a traversé les ennuis et les dépenses liés à l’exécution d’un travail majeur – et vous a laissé une meilleure batterie et avec parfois même plus d’autonomie que celle d’origine.

 

  1. Type de batterie

Pour beaucoup de personnes, ceci reste assez abstrait, il existe des sites comme www.ev-database.org qui rassemblent les données sur le nombre de cellules et les matériaux utilisées.

On peut pour l’instant distinguer 5 sortes de batteries Li-ion sur le marché de l’occasion avec chacune leurs caractéristiques :

LCO (Lithium Cobalt Oxide) : Les batteries LCO sont principalement utilisées pour les appareils électroniques portables – smartphones, tablettes, etc., mais peuvent également être utilisées pour les petits véhicules électriques. Elles sont relativement non volatiles et sûres.

Le principal inconvénient est qu’ils contiennent des quantités importantes de cobalt, qui est un matériau coûteux qui pose des problèmes d’approvisionnement. Technologie des années 1990 elles sont encore rarement utilisées dans les véhicules électriques.

Durée de vie 500 à 1000 cycles

 

LMO (Lithium Manganese Dioxide) : Les batteries LMO ont été parmi les premières à être utilisées dans les véhicules électriques à grande échelle vers les années 2000 en raison de leurs performances énergétiques décentes et du faible coût des matériaux. Cependant, l’inconvénient est que les cellules ne sont pas aussi durables que les autres types de batteries, ce qui leur donne un cycle de vie relativement court.

Durée de vie 300 à 700 cycles

 

NCA (Lithium Nickel Cobalt Aluminium) :  Les batteries NCA ont été la première tentative commerciale de remplacement du cobalt coûteux par du nickel dans les batteries Li-ion. Elles sont performantes, offrent un bon rendement énergétique et sont peu coûteuses à produire. Elles ont été largement utilisées dans les appareils électroniques portables et les véhicules électriques, bien que ces dernières années, les batteries NMC soient devenues le choix préféré .

Durée de vie 1000 à 3000 cycles

 

NMC (Lithium Nickel Manganese Cobalt) : Les batteries NMC sont probablement le type le plus couramment utilisé pour alimenter les véhicules électriques à ce moment. Ils ont une chimie stable et des matériaux relativement peu coûteux ne contenant qu’une petite quantité de cobalt. Ils fonctionnent bien, fournissent une densité d’énergie élevée et se chargent rapidement par rapport aux autres batteries.

Durée de vie 3000 à 5000 cycles

 

Li-IP/LFP (Lithium Ferro-Phosphate) : La plus sûre de toutes les batteries Li-ion, avec une composition chimique très stable mais coûteuse. Elle a également une densité d’énergie très élevée, ce qui la rend idéal pour les gros véhicules électriques tels que les camionnettes, les bus ou les camions.

Durée de vie 3500 à 7000 cycles

Dans votre choix éviter donc des véhicules avec des batteries LCO ou LMO. Si vous avez le choix, préférez des batteries NMC ou LFP à des NCA.

 

Solid-state battery

Dans les années à venir les batteries ci-dessus seront délaissées pour des batteries à semi-conducteurs (solid-state battery) avec une densité d’énergie plus élevée et beaucoup moins cher à produire rendant les futurs véhicules électriques plus abordables. L’avantage est qu’elles ne présentent aucun risque d’explosion ou d’incendie, il n’est donc pas nécessaire d’avoir des composants de sécurité, ce qui permet d’économiser plus d’espace et de poids.

Durée de vie 5000 à 10000 cycles

 

  1. Découvrez combien il reste de garantie sur la batterie

Oui, nous parlons toujours de batteries. Mais il y a de bonnes nouvelles. Presque toutes les garanties de batterie des constructeurs automobiles sont bien meilleures que les garanties sur les voitures dans lesquelles elles sont placées – la plupart s’étendent sur au moins 8 ans et 100 000 km, certaines même plus. Ce qui signifie que même si la voiture électrique d’occasion que vous achetez n’est peut-être plus sous garantie, sa batterie – le composant le plus coûteux – peut toujours l’être.

Mais vous devez lire les petits caractères. Assurez-vous que la garantie de la batterie est transférable aux propriétaires suivants. Assurez-vous également d’enquêter sur les garanties pour l’année de modèle spécifique du véhicule qui vous intéresse, car certaines ont changé au fil du temps. La meilleure façon de confirmer la garantie est de contacter le service client du constructeur automobile avec le numéro de châssis du véhicule. Le service client peut vous dire quand la garantie expire et si elle est transférable.

Au tout début des voitures électriques à grande échelle les constructeurs voulaient rassurer les premiers clients et ont proposé des batteries en leasing (Renault Zoe, smart ED, Nissan Leaf, … ), informez-vous sur le coût mensuel / le coût de rachat de la batterie chez l’importateur. Si vous achetez une voiture comme ceci vous n’êtes que propriétaire du véhicule et pas de la batterie !!

 

  1. Déterminez l’autonomie et la puissance moteur dont vous avez vraiment besoin

Les voitures électriques évoluent très rapidement, les derniers modèles offrant plus d’autonomie et d’efficacité que les véhicules d’un an auparavant. Donc, si vous envisagez un véhicule électrique âgé de quelques années, assurez-vous de bien comprendre vos habitudes de conduite et l‘autonomie dont vous avez besoin.

Cela va dans les deux sens. L’achat d’une voiture électrique presque neuf peut vous apporter près de 400 km d’autonomie réels – mais vous paierez une grosse somme pour cette autonomie supplémentaire, et le modèle de l’année prochaine en aura plus. Si vous prévoyez d’utiliser votre véhicule électrique principalement pour vos déplacements locaux et que vous avez accès à une borne de charge à la maison ou au travail, vous constaterez qu’un véhicule électrique d’un peu plus de 200 km d’autonomie réels restante peut être plus que suffisant.

Bien qu’une plus grande autonomie soit toujours préférable, n’oubliez pas que pour les trajets plus longs, vous pouvez toujours louer une voiture et économiser de l’argent à long terme.

Un moteur électrique peut aisément atteindre les 16 000 tours tout en ayant un couple et une puissance de bon niveau sur toute sa plage d’utilisation. Il n’est donc pas nécessaire d’avoir un moteur électrique très puissant en chevaux, il s’agit de trouver le bon rapport poids/puissance. Demandez de faire un essai.

Question type de moteur il existe des « asynchrone » dans les premiers modèles. Les constructeurs automobiles les ont pour la plupart abandonné pour préférer le moteur synchrone qui offre un meilleur rapport couple/poids et une meilleure puissance volumique. Son rendement est également supérieur à celui du moteur asynchrone en raison de l’absence de glissement.

  1. Tenez compte de votre accès aux chargeurs

Lorsque vous achetez une voiture électrique, pensez à la recharge. Une voiture électrique prend du temps à « se remplir » et contrairement aux stations-service, la recharge n’est pas encore disponible à chaque coin de rue. Si vous avez un garage ou une allée, l’installation d’un chargeur domestique rendra votre vie avec un véhicule électrique plus agréable – vous pouvez conduire toute la journée, rentrer chez vous et brancher votre voiture la nuit comme vous branchez votre téléphone. Et le lendemain matin, vous repartez avec un « réservoir » plein !

Il existe une multitude de chargeurs embarqués, au début les voitures asiatiques avait un connecteur CHAdeMO qui a presque disparu en Europe pour être remplacé par le standard CCS2. Eviter donc les voitures CHAdeMO si vous souhaitez faire des longs trajets. Il existe aussi des voitures avec seulement la possibilité de charge Type 2 ( smart ED, Renault Twizy, … et presque toutes les voitures plug-in hybride) la charge ne sera donc pas possible sur les chargeurs rapides le long de autoroutes et limitera vos trajets. Préférez une voiture avec un connecteur CCS combo 2.

 

  1. Tous les véhicules électriques ne se rechargent pas de la même façon

Selon leur âge et leur architecture électrique, les véhicules électriques peuvent se recharger à des rythmes très différents. Les premiers véhicules électriques ne pouvaient se recharger qu’à 4,6 ou 6,6 kW monophasé sur un chargeur domestique de niveau 2, tandis que les modèles plus récents et plus chers peuvent se recharger à 11 kW ou 22kW triphasée. La capacité de charge rapide de niveau 3 a également évolué rapidement, certains premiers modèles pouvant charger à 50 kW sur un chargeur rapide, tandis que les derniers véhicules électriques haut de gamme peuvent charger à 350 kW.

Si vous prévoyez d’accéder régulièrement à la recharge publique avec de brèves visites aux chargeurs de niveau 2 ou 3, une capacité de recharge plus rapide vous fera vraiment gagner beaucoup de temps. D’un autre côté, si vous vous branchez la nuit tous les soirs, la vitesse de charge peut ne pas être un facteur pour vous.

400v, 450v, 800v ?

Un développement majeur qui aide à améliorer considérablement les temps de charge est l’introduction de systèmes électriques de 800 volts, qui remplaceront les systèmes plus courants de 400 et 450 volts utilisés dans la plupart des véhicules électriques. Les systèmes de 800 volts offrent un large éventail d’avantages, notamment un poids plus léger, une efficacité thermique plus élevée et éventuellement une plus longue autonomie – mais leur plus grand avantage est sans doute une charge publique beaucoup plus rapide.

Une charge plus rapide est possible avec un système de 800 volts car un courant plus faible réduit la surchauffe dans les câbles de charge et le matériel associé – moins de puissance est perdue à cause de la chaleur et plus est fournie à la batterie de votre voiture. En utilisant des câbles et des prises similaires, le temps de charge peut être considérablement amélioré. Par exemple, la Kia EV6, l’un des rares véhicules actuellement disponibles avec des systèmes de 800 volts, peut charger sa batterie de 5 à 80 % en 18 minutes à l’aide d’un chargeur de niveau 3 de 270 kW de 800 volts.

 

  1. Vérifiez tous les accessoires de charge et les options

Une fois que vous avez choisi le véhicule électrique que vous souhaitez acheter, assurez-vous que le vendeur, qu’il soit privé ou revendeur, inclut le câble de charge et tout le matériel associé fourni avec le véhicule à l’origine. Le câble de charge type 2 et le modules de charge à domicile avec prise peuvent être des articles très coûteux, cela chiffre vite à plusieurs centaines d’euro. Si vous n’obtenez pas l’équipement de charge d’origine, vous devez demander une ristourne sur le véhicule.

Un must c’est que le véhicule électrique soit équipé d’origine ou en option d’une pompe à chaleur, une technologie intelligente, mais coûteuse (800 à 1000 €), pour des autonomies électriques plus longues. C’est une pompe qui prend de l’air chaud ou du liquide à partir d’une source, puis augmente la température en la comprimant. Avoir un système de chauffage par pompe à chaleur peut aider à étendre considérablement l’autonomie de votre voiture électrique lorsque le temps devient froid et peux préchauffer votre batterie pour une charge rapide plus élevée et en prolonge la longévité.

Un élément intéressant pour le futur c’est la possibilité de faire de la charge bidirectionnelle V2G/V2H ( Vehicule to Grid/Home) qui consiste à pouvoir utiliser votre voiture comme une batterie de stockage pour votre maison. Il existe également des systèmes V2L sur lequel vous pouvez brancher une prise domestique, la voiture sert alors comme un générateur d’électricité 220v pour rendre jusque 3,7 kW. Ces éléments sont assez récents il sera donc assez difficile de trouver ceci sur une voiture d’occasion à un prix abordable.

 

Conclusion :

la voiture électrique seconde main idéale à ce moment (2023) :

  • Historique d’entretien complet
  • Mises à jour automatiques du firmware ou au minimum du software
  • Etat de la batterie de plus de 85 %
  • Nombre de cycles de recharge faible en fonction du type de batterie
  • Type de batterie NMC ou LFP
  • Minimum 3 ans de garantie restante sur la batterie
  • Autonomie de 250 km réels en fonction du SOH
  • Bon rapport poids/puissance
  • Moteur synchrone
  • Prise de recharge : Combo CCS 2 avec une recharge 11kW AC et min 100 kW DC
  • Options comprises : Pompe à Chaleur, câble domestique et câble de recharge type 2

Avant de passer à l’achat pensez à vous informer si vous avez la possibilité de charger chez vous. Contactez-nous et nous vous aiderons à faire le juste choix de point de recharge.